- BIRMANIE - Actualité (1990-1996)
- BIRMANIE - Actualité (1990-1996) P align=centerUnion de Birmanie ou Union de MyanmarPolitique intérieureLe 27 mai 1990, la victoire de la Ligue nationale pour la démocratie (396 sièges sur 485), principale formation de l’opposition, aux premières élections législatives multipartites organisées depuis le coup d’État du général Ne Win, en mars 1962, est une réelle surprise. Dans les jours qui ont précédé le scrutin, le State Law and Order Restoration Committee (S.L.O.R.C.), junte militaire dirigée par le général Saw Maung au pouvoir depuis septembre 1988, a procédé à de nombreuses arrestations, au déplacement de populations et à l’assignation à résidence des principaux leaders de l’opposition, interdits de candidature. Le général Saw Maung réaffirme toutefois que l’armée restera au pouvoir jusqu’à l’adoption d’une nouvelle Constitution et à la formation d’un gouvernement légal.Le 14 octobre 1991, le prix Nobel de la paix est attribué à Aung San Suu Kyi, dirigeante de l’opposition birmane et fille du général Aung San, héros de l’indépendance. Elle est maintenue au secret à son domicile par la junte depuis juillet 1989.Le 24 avril 1992, le général Than Shwe est nommé Premier ministre, succédant ainsi au général Saw Maung, mis à la retraite. Des mesures de libéralisation sont annoncées.Le 20 juillet 1993, le S.L.O.R.C. prolonge d’une cinquième année la détention d’Aung San Suu Kyi.En décembre, l’Alliance démocratique de Birmanie, qui regroupe les principaux mouvements rebelles, demande des négociations d’ensemble à la junte, qui préfère signer des traités de paix séparés.Le 18 janvier 1994 s’ouvre une nouvelle session de la Convention nationale chargée d’élaborer, sous le contrôle du S.L.O.R.C., la future Constitution; mais les membres de l’opposition aptes à siéger à la Convention sont soit incarcérés, soit victimes de mesures d’intimidation.Le 20 septembre, le chef des services de renseignements et homme fort du pays, le général Khin Nyunt, ainsi que le général Than Shwe rencontrent Aung San Suu Kyi pour la première fois depuis son arrestation. Une nouvelle réunion a lieu en octobre.En 1995, à la suite de la chute de son quartier général de Manerplaw, en janvier, puis de la place forte de Kawmoora, en février, le général Bo Mya, chef de l’Union nationale karen, appelle à un cessez-le-feu. Les Karen sont l’une des minorités ethniques en rébellion contre le pouvoir central.Le 10 juillet, le S.L.O.R.C. annonce la libération sans condition de Aung San Suu Kyi. Le lendemain, lors d’une conférence de presse, elle lance un appel prudent à la réconciliation nationale et prône le dialogue avec les militaires.Le 1er janvier 1996, l’armée investit Ho Mong, le quartier général de Khun Sa, le puissant roi de l’opium, dans l’État de Shan, près de la frontière thaïlandaise. Les États-Unis, qui réclament l’arrestation de Khun Sa, soupçonnent l’existence d’un accord secret entre le roi de l’opium et la junte de Rangoon.Du 26 au 28 mai, la «conférence» organisée par la Ligue nationale pour la démocratie de Aung San Suu Kyi rassemble des milliers de partisans de la lauréate du prix Nobel de la paix 1991 devant le domicile de celle-ci, malgré les tentatives de la junte d’empêcher la réunion. Les participants décident de se rencontrer à nouveau pour élaborer une nouvelle Constitution.Vie économiqueEn 1990, la désagrégation de l’économie incite le gouvernement à se procurer des ressources financières par des concessions aux investisseurs étrangers. La plus importante concerne l’exploitation par des sociétés thaïlandaises des forêts riches en bois de tek.En 1992, le général Than Shwe prend des mesures de libéralisation économique dans l’espoir d’attirer les capitaux étrangers. Des entreprises sont créées par des investisseurs étrangers (Australie, Singapour, Hong Kong, Corée du Sud).En juillet 1993, le S.L.O.R.C. ferme les concessions forestières exploitées par les Thaïlandais au motif qu’elles alimenteraient les finances des rebelles, ce qui leur permettrait d’acheter des armes en Thaïlande.En 1994, le pays commence à sortir de son isolement diplomatique. Des contacts sont établis avec la Chine, l’Inde et la Thaïlande, avec laquelle Rangoon signe, le 9 septembre, un protocole d’accord sur l’exploitation du gisement de gaz de Yanada, dont le groupe français Total sera l’opérateur.En 1995, l’intégration régionale du pays et l’ouverture aux investissements étrangers se confirment, aidées par la libération de Aung San Suu Kyi. Quelques jours après celle-ci, Rangoon demande la reprise de l’aide multilatérale.En mars, le Japon accorde une aide humanitaire de 1 milliard de yens et efface 4 milliards de yens de dettes.En septembre, le pays totalise un montant d’investissements étrangers de l’ordre de 3 milliards de dollars.En octobre, la Birmanie inaugure une année du tourisme en vue de relancer ce secteur.En 1996, le boycottage commercial occidental et le refus des organisations financières internationales de lui octroyer des crédits entravent, certes, le développement de l’économie birmane. Mais ils n’empêchent pas la Birmanie d’accueillir un montant croissant d’investissements étrangers, notamment en provenance de Singapour et de la Malaisie, et principalement dans les secteurs énergétique et touristique. La croissance de l’activité reste toutefois plus faible que dans les autres pays de la région.Relations internationalesEn mai 1990, le Sénat des États-Unis vote un embargo sur les importations en provenance de ce pays, le suspectant de se procurer des ressources financières à partir de la drogue produite dans le Triangle d’or.Le 19 juillet 1991, les États-Unis décrètent des sanctions économiques tandis que la C.E.E. lance un appel à un embargo sur les ventes d’armes.La visite à Pékin de Saw Maung (20-25 août) renforce les liens avec la Chine, partenaire privilégié de la Birmanie.En février 1993, 6 Prix Nobel de la paix, qui n’ont pu entrer en Birmanie, et d’autres personnalités (le dalaï-lama, Mgr Desmond Tutu) tentent de faire pression sur le S.L.O.R.C. pour obtenir la libération d’Aung San Suu Kyi et la reconnaissance de sa victoire aux élections générales de mai 1990.En juillet 1995, une délégation birmane est invitée à la réunion des ministres des Affaires étrangères de l’A.S.E.A.N. auprès de laquelle Rangoon reçoit le statut d’observateur.
Encyclopédie Universelle. 2012.